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Par Anne le 07/12/2022

Eric Poli vigneron, le sens du partage

Les vignerons corses ont le sens du partage

Avant de dresser la table des fêtes, Settimana leur a demandé de parler de la bouteille de l’autre, celle du vigneron confrère et voisin. Naturel dans une profession qui joue si souvent collectif.

La demande pouvait sembler incongrue : inviter des vigneronnes et des vignerons à parler de la bouteille de l’autre, au moment de dresser la table des fêtes. La culture de la vigne, celle du vin sont suffisamment teintées de passion et d’émotions, qu’elles ouvrent pourtant sur ce partage.

Elles et ils se sont ainsi prêtés au jeu, celui d’accorder le vin de l’autre à un plat ou à un mets, parfois par complicité avec les vignerons choisis, toujours avec admiration et fierté pour l’œuvre accomplie.

Le travail du vin se lit en effet sur le temps long, les aléas de la vigne, la maturation du raisin, la vinification de la vendange, l’élevage, le vieillissement, la garde enfin. Il est à l’image du formidable pas en avant réalisé par le vignoble corse, pas de géant pour tous les amateurs du vin.

Cette sélection s’est ainsi nourrie d’une autre certitude. Au moment de choisir les vins qui accompagneront les repas de fêtes, il n’est plus forcément nécessaire de regarder ailleurs. Quelle que soit la couleur, ou l’accord recherché, les vignerons corses, qu’ils travaillent en cave particulière ou en regroupement coopératif, sont en mesure d’apporter la note juste. Et surtout la touche d’une identité, d’une originalité qui, désormais, ont tracé leur chemin : sciaccarellu, niellucciu, vermentinu, biancu gentile, minustellu, carcaghjolu neru, la gamme des cépages autochtones remis au goût du jour est si large, qu’elle offre des compositions et des cuvées vraiment inédites.

Éric Poli, Christian Estève, Gilles Seroin, Pierre Acquaviva, Christian Orsucci, Jean-Baptiste de Peretti Della Rocca, Marie-Brigitte Poli, Françoise Giudicelli se sont ainsi révélés des guides avertis. Ils aiment leur métier et le vin, c’est une certitude. Et, supplément d’âme, leur plaisir est gourmand.

 

Éric Poli, le sens du partage

 

Président du CIVC, à la tête de tous les vignerons et de tous les terroirs en somme, Éric Poli (Clos Alivu et Domaine Poli) aurait pu se retrancher derrière une neutralité de circonstance. L’homme est suffisamment délicat pour ne vouloir froisser personne, par ses choix.

Le propos n’est pas simplement œcuménique. Il est celui d’un président attaché au collectif que forment les vignerons corses.

Pour l’entrée donc, un plateau de fruits de mer où trônent bien sûr les huîtres de Diana, Éric Poli choisit l’appellation d’Ajaccio : « J’aime les blancs de ce terroir, très aromatiques, et qui apportent beaucoup de plaisir et de légèreté aussi ». Il cite volontiers le  Clos Ornasca blanc, que l’on retrouvera plus loin, « un pur vermentinu », cépage roi que les vignerons corses vinifient comme personne.

Pour le plat de résistance, un cabri en sauce, lui aussi roi des tables de fêtes dans l’île, Éric Poli opte pour « un vin corsé, un Patrimonio », cette fois la quintessence du niellucciu, et retient un rouge d’ « Yves Leccia  ». Le vigneron suggère encore de pousser vers l’appellation Calvi, avec une cuvée de Bernard Renucci , Pitraïa, « un rouge bien rond et ample ».

Sur le dessert, le choix est plus large si l’on sort du pétillant. « Un blanc bien élevé, avec un passage en fût, qui fait ressortir ce côté vanillé qui vient en harmonie avec les notes du dessert ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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