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Les tours génoises corses : un week-end à la découverte du patrimoine défensif Nouveau
Découvrez les tours génoises, patrimoine défensif de la Corse
Jour 1 : Les tours génoises historiques du Cap Corse
Le Cap Corse comptait dix tours en1530 , sur les vingt-trois existantes à l'époque. Pour renforcer sa défense de l’île, la république de Gênes décide d’en édifier 32 supplémentaires dès 1531.
Matin : la tour d'Erbalunga de Brandu
La tour d'Erbalunga de Brando
À moins de 10 km de Bastia, la tour d'Erbalunga date du XVe siècle. Détruite par les forces françaises en 1553, puis reconstruite après le traité de Cateau-Cambrésis, elle connaît une histoire mouvementée. En 1764, les troupes de Pasquale Paoli s'en emparent. La tour génoise est affectée au service des ponts et chaussées après la reconquête française de 1796. Classée Monument Historique depuis 1927, elle présente deux faces contrastées. Battus par la mer, ses murs côté est se sont effondrés à mi-hauteur. Sa façade ouest reste quant à elle bien préservée.
● À 8 km au nord de Bastia, facilement accessible en voiture.
● Dans un village avec ruelles piétonnes et petit port de plaisance, idéal pour une balade familiale.
Les tours génoises, qu’est-ce que c’est ?
Les tours génoises étaient financées par une taxe sur le sel. De forme circulaire pour mieux résister aux boulets de canon, elles comportaient trois niveaux. Une citerne au sous-sol pour l'eau de pluie, une salle de vie voûtée au premier étage, une terrasse de guet avec mâchicoulis. Les torregiani (deux à six gardiens) utilisaient des signaux de fumée ou le son du culombu (conque marine) pour alerter les villages. L'asservissement de 6 000 Corses par Alger en 1560 révèle l'importance de ce système défensif.
Midi : la tour de Santa Maria di A Chjappella
La tour de Santa Maria della Chiappella
Construite en 1549 sur des rochers affleurant la mer, la tour de Santa Maria della Chiappella joue un rôle majeur dans les échanges avec les Turcs. Sa situation géographique, au bout du Cap Corse, en fait un point stratégique. Partiellement détruite en 1793 par une attaque de la flotte anglaise dirigée par l’Amiral Nelson, elle conserve aujourd'hui sa "guardiola" (guérite). Inscrite aux Monuments historiques depuis 1991, des travaux de réhabilitation sont prévus en 2025.
● Accessible par le sentier des douaniers, adapté aux petits comme aux grands marcheurs.
● 45 minutes de marche depuis la plage de Tamarone, où il est possible de pique-niquer sur le sable.
Après-midi : la tour d'Agnellu
La tour d'Agnellu
Édifiée en 1562 à la suite d’un accord entre les seigneurs Da Mare et dix communautés locales, la tour génoise d'Agnellu domine la plage de Cala. De 1617 à 1626, elle est abandonnée avant d'être réutilisée de 1627 à 1724. La garnison compte deux torregiani (gardiens) et un garzone (aide) issus des communautés environnantes. Comme la plupart des tours du littoral, elle est gérée par les autorités françaises après 1796, puis remise au service de l'Enregistrement et des Domaines en 1857.
● 40 minutes de marche facile depuis Barcaghju.
● Faible dénivelé, parfait pour les familles avec enfants en bas âge.
Jour 2 : Les tours génoises sentinelles du golfe de Porto
La région ouest de la Corse abrite certaines des tours les plus remarquables du système défensif génois.
Matin : la tour de Portu
La tour de Portu
La tour génoise est érigée en 1552 sur un rocher en surplomb de l'embouchure du golfe de Portu . Carrée, elle fait partie des rares tours non circulaires de l'île de Beauté. En 1617, elle est gardée par trois soldats de la garnison de Calvi et équipée d'un canon, cinq arquebuses, deux mousquets. Après 1756, elle passe aux mains des paolistes avant d'être gérée par les autorités militaires françaises à partir de 1796. Elle est classée aux Monuments historiques depuis 1946. La tour de Portu propose une exposition sur les fortifications médiévales génoises du littoral corse.
● Entrée payante pour les adultes, gratuite jusqu’à 12 ans.
● Site idéal en famille : accès par un petit chemin sécurisé.
Midi : la tour de Turghiu
La tour de Turghiu
La tour de Turghiu , construite en 1608, se dresse à 330 mètres au sommet de la pointe du Capu Rossu. Pour sa construction, il fallut acheminer jusqu'à ce site isolé tous les matériaux nécessaires : sable, eau, chaux. Un escalier extérieur mène à une première salle, puis un escalier intérieur étroit conduit à la plate-forme du sommet. La tour reste accessible par un sentier balisé de 3,5 km aller-retour.
● Balisage jaune facile à suivre avec les enfants
● 1 heure 30 minutes de marche, dénivelé de 300 mètres
Après-midi : la tour de Sagone
La tour de Sagone
La tour de Sagone date de la fin du XVIe siècle. Elle est construite à la même période que les tours d'Omigna, Orchinu, Carghjese. Dominant le port de Sagone, l’édifice protège le transport des bois de la forêt d'Aitone. Le 21 avril 1763, gardée par les Génois, elle est prise par les Corses. Le 1ᵉʳ mai 1811, elle est témoin d'une bataille navale entre Français et Anglais : de l'artillerie est installée sur sa plate-forme supérieure et une batterie construite à ses pieds. La tour résiste aux salves anglaises. Inscrite aux Monuments Historiques, elle est aujourd'hui en bon état de conservation.
● Directement accessible depuis la D81 en voiture ou à cheval lors d’une balade à journée (CLG Ranch).
● Éclairée la nuit par des projecteurs.
Les fortifications constituent un témoignage unique de l'architecture militaire génoise des XVIe et XVIIe siècles. Leur visite permet de comprendre le système défensif chargé de protéger l'île, mais aussi de découvrir ses paysages sauvages. La plupart des tours sont aujourd'hui gérées par le Conservatoire du littoral ou les collectivités locales. Ils œuvrent à la préservation de la culture et du patrimoine corse.
